Lames Funestes | Guilde sur Jiva
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 Ménestrelle au félin minois

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2 participants
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Luuzilva
Kwak
Luuzilva


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MessageSujet: Ménestrelle au félin minois   Ménestrelle au félin minois Icon_minitimeVen 1 Oct - 19:16

Bien le bonjour, cela fait un bail que je réfléchis au background de Luuzilva avant son rp d'intégration à la guilde. Concrètement : pourquoi errait-elle ainsi dans cet état de misère ? Quel fut son parcours, ses origines, ses déboires ? Comment trouva-t-elle cette si délicieuse mandoline au doux son lyrique ? Comment charma-t-elle Heriur et les autres guildeux ? Fit-elle un strip tease pour se faire admettre à l'unanimité ? Toutes les réponses dans :

~ La ménestrelle au félin minois ~


Sommaire :


  1. Chat de gouttière
    Ou la naissance d'une malheureuse aux jeux et son destin fatidique.
  2. Chanteuse de psaumes
    Ou la belle cherche à subsister par tous les moyens.
  3. Le chat à la mandoline
    Initiation d'une future gratteuse d'instrument à cordes.
  4. Heriur Carnésir et ses Lames funestes (et bah oui, un chapitre qui t'est dédié mon chouchouu)
    Ou le sac d'os malsain, le pacte de Faust et mise en esclavage.
  5. L'archer au fer acéré (se reconnaîtra-t-il lui aussi ? Fufufu)
    Ou le preux chevalier redresseur de torts.
  6. A venir suivant mon inspiration ^^


Ce post ne regroupera que le sommaire pour s'y retrouver (enfin surtout pour moi) et ne pas me paumer au niveau des chapitres. A noter que vu l'intégration de la chatonne dans la guilde, vous pouvez si vous le souhaitez me demander de faire un chapitre spécial avec votre (ou vos) personnage(s) en m'indiquant tout de même ce que vous désirez trouver dedans (minimum quoi ^^). Sinon je laisse libre cours à ma pensée.

En passant, si lors de ma rédaction, une faute ou une tournure de phrase bizarre vous "frappe" (*boum* *voit quelqu'un tomber* euh... je parlais au sens figuré en fait... Embarassed ), surtout n'hésitez pas à m'en faire part. Il m'arrive souvent de ne pas me relire avant de poster tout simplement parce que relire un texte que l'on vient d'écrire est inutile pour la bonne et simple raison que comme le récit est encore tout frais dans sa mémoire, l'écrivain ne "voit" pas ses fautes. Merci d'avance et bonne lecture ^^
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Luuzilva
Kwak
Luuzilva


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MessageSujet: Re: Ménestrelle au félin minois   Ménestrelle au félin minois Icon_minitimeVen 1 Oct - 20:05

Chapitre en construction que vous pouvez toutefois déjà commenter (ça encourage à poursuivre Cool )

I. Chat de gouttière.
Ou la naissance d'une malheureuse aux jeux et son destin fatidique.

Un soir du mois de septange, une petite boule de poils naquit. Fait divers somme toute banal, me direz-vous. Et bien oui, c’était bel et bien aussi banal que ça. Une petite disciple du dieu Ecaflip le Joueur venait de naître dans l’une des chambres de l’auberge d’Amakna, près de la banque. En fait, cette petite boule de poils naquit au moment où la nuit cède le pas au matin et où les banquiers et les commerçants prenaient la route de la banque, encombrant routes et chemins de chariots et de piétons divers. La jeune mère reprenait son souffle en observant le lever du soleil par la fenêtre de l’auberge. C’était une Ecaflip au pelage gris cendré qui répondait au doux nom de Délèca. Sa chevelure rousse pendait longuement, ses différentes mèches écarlates éparpillées le long de ses épaules tressautantes au rythme de sa respiration sifflante. La mère-chatte ne cessait d’agiter ses oreilles en direction de la pièce voisine où résonnaient des cris atroces pour son cœur de jeune mère. Les aubergistes s’affairaient à laver et préparer le nouveau-né avec attention et rapidité. Déléca poussa un long râle de douleur en sentant les contractions à retardement déchirer son ventre pour la dernière fois, expulsant le placenta avec ardeur.

- Excusez-moi de vous avoir fait attendre, madame, s’excusa la fille de l’aubergiste en apportant une bassine d’eau et un chiffon dans le but d’éponger la sueur de leur cliente exténuée.
- Mon… Mon bébé… haleta Déléca d’une voix plaintive.

La jeune fille épongea le front poilu couvert de transpiration et apaisa l’Ecaflip comme elle le pût à force de chansons, de paroles rassurantes, de berceuses. Enfin, la porte s’ouvrit à nouveau sur l’aubergiste cette fois, tenant dans ses bras un petit paquet délicatement enveloppé de couleur beige. Un tas de couverture. Déléca ouvrit ses yeux fatigués en reconnaissant à son ouïe fine le bruit distinct d’une respiration à travers le petit tas. Elle s’agita comme un serpent claustrophobe et tendait les bras d’un geste nerveux. Ses mains à l’allure animale agrippèrent la manche de l’aubergiste, ses griffes s’enfoncèrent dans sa peau. La victime poussa un cri aigu et lâcha le tas de couvertures qui chuta, chuta de façon vertigineuse. Réflexe, Déléca avait plongé en avant pour recueillir la petite boule de poils dans le creux de ses bras, boule de poils qui s’était réveillée par tant de brusquerie et braillait de toute la force de ses poumons. Le pelage du bébé – il s’agissait également d’un petit Ecaflip – était d’un noir d’encre, aussi noir que la nuit, aussi obsédant que la profondeur des abysses.


- Mon bébé…

La voix de la jeune chatte ne trahissait qu’une seule émotion : l’amour. Elle berçait l’enfant comme s’il avait toujours été auprès d’elle, depuis l’aube des temps immémoriaux, depuis même le temps où les dragons d’Osamodas régnaient sur le monde un peu avant la création des six Dofus. Le dieu joueur et facétieux qu’était Ecaflip avait permis à son enfant de voir le jour et d’être en bonne santé. Oui, la chance était au rendez-vous en ce jour mémorable.

- Mon bébé…
- Apparemment, c’est une fille. Mais comme je ne suis pas spécialiste en Ecaflip, hé bien… Il vaudrait mieux le vérifier au temple de votre divinité elle-même.
- Une fille ? Ma petite fille…

Fille ou garçon, qu’importe après tout. Elle était si jolie cette petite boule de poils fragile. La chatonne avait cessé de pleurer et s’était rendormie dans les bras de sa mère, peu de temps après avoir goûté au divin lait maternel porteur de vie et garant de santé. Une petite fille…

- Pourquoi avez-vous décidé de voyager seule dans cet état ? C’était assez suicidaire…
- J’ai joué ma chance avec le dieu Ecaflip. J’ai été chanceuse.
- Oui mais…
- Je n’avais pas le choix, monsieur.
- Mais…

Déléca leva son regard mordoré sur l’aubergiste et le fixa intensément. Ce dernier se sentit brusquement mal à l’aise par ce regard transperçant et détourna ses prunelles pour admirer sa tapisserie qui lui parut tout à coup très intéressante. Mais la question continuait de le tarauder : que faisait une femelle Ecaflip dans ce coin perdu d’Amakna et surtout dans son état ? Bon, pas si perdu il est vrai. Le centre-ville n’était qu’à quelques pas de là. Mais pourquoi n’avait-elle pas pris la décision de mettre bas chez elle, en paix ? Et son compagnon ? Car elle avait forcément un compagnon… Même un Ecaflip ne se reproduit pas tout seul ! A moins qu’il s’agisse d’un coup de folie de leur divinité ? C’était possible, ça ?

- Monsieur ? Hum, excusez-moi. Monsieur ?
- Ah ! Oui, excusez-moi ! Vous désirez ?
- Auriez-vous un parchemin et une plume de piou sur vous ? J’aurais aimé envoyé une missive. Enfin, si c’était possible.
- Bien entendu, je vous apporte cela tout de suite.

L’aubergiste se faufila hors de la pièce et s’empressa d’aller chercher le nécessaire à l’écriture. Déléca en profita pour coucher la petite dans le lit à côté d’elle et soupira de tristesse. La raison pour laquelle elle était venue s’enterrer aussi loin de chez elle, c’était parce que…

- Déléca ! Tu ferais mieux de partir loin d’ici ! s'exclamait une voix masculine du tréfond de sa mémoire.
- Mais… Le bébé ?
- Justement, c’est devenu trop dangereux ! Notre cité est en guerre, l’ennemi peut attaquer à tout moment ! Je préfèrerais que tu… que tu ne sois pas mêlée à tout ça. Prends le Zaap et réfugie-toi en Amakna. C’est une contrée neutre, tu devrais y être en sécurité.
- Mais… Et si le Zaap ne m’y envoie pas ? Et… Et toi, Gumo ?
- Fais confiance aux bricoleurs de Zaap pour ça. Et ma vie a peu d’importance comparée à la tienne.

Comme l’Ecaflip refusait obstinément de quitter son compagnon et repoussait sans cesse l’échéance, ce dernier la poussa presque à travers le Zaap. Déléca s’était alors retrouvée dans une contrée verdoyante, lumineuse et surtout inconnue. Elle y avait rencontrée quelques riverains – des alchimistes, des commerçants et quelques aventuriers pour la plupart – qui lui avaient chaleureusement indiqué l’emplacement de cette auberge. Elle s’y était installée, puis sa grossesse était arrivée à terme. Déléca revint au moment présent. Comment se passaient les choses à Brâkmar ? Sa cité remporterait-elle la guerre ? Le commandant Oto Mustam serait-il victorieux ? L’Ecaflip attendait impatiemment des nouvelles, des informations qui lui permettraient de retourner au pays, de se jeter dans les bras de Gumo, de lui annoncer leur bonne fortune. Mais rien…

L’aubergiste revint avec une liasse de parchemin, une plume de piou verte et un encrier d’encre de Kralamoure. Il prit ensuite congé avec sa fille et laissa la nouvelle mère écrire sa missive en privé. Déléca attrapa fébrilement la plume, dût s’y reprendre à plusieurs reprises pour enrouler ses doigts griffus autour de la mince tige. Elle la trempa ensuite dans l’encre noire et se mit à écrire :


Citation :
Gumo, mon bien-aimé,

Cela fait déjà un mois que j’ai quitté notre sombre cité et je n’ai aucune idée de ce qu’il se passe là-bas. Je voudrais tant que la guerre se termine vite. Tes bras et tes baisers me manquent. Gumo, promets-moi de demeurer vivant à l’issue de cette bataille. Ne prends pas de risque en mon nom. Laisse au moins à ta fille le loisir de connaître son père. Elle vient de naître et dort gentiment. C’est ton portrait tout craché. Ton nez, ton pelage noir de corbeau de mauvais augure, tes moustaches, tes longs poils chauds, ta bouche si sensuelle. J’attends ton retour, la vie est bien trop calme sans toi.

Ta tendre épouse,
Déléca Tornhyr.

Déléca roula soigneusement son parchemin et le couvrit d’un baiser en guise de signature. Gumo la reconnaîtrait bien à l’odeur ou à l’instinct. C’était l’un de ses plus grands atouts. Une larme roula sur sa joue ronde et charnue, s’écrasa à terre et mouilla sensiblement le parquet en bois verni de l’auberge. Un mois que cette guerre durait. Plus peut-être. Reviendrait-il en vie pour elle ? Déléca adressa un tendre regard à sa fille et se blottit sous les couvertures, enroulant sa queue touffue autour de ses mains et du nouveau-né. Attendre… Attendre…

~ Interlude ~

Que va donc faire Déléca ? Retournera-t-elle à Brâkmar par inquiétude ? Le bébé se portera-t-il bien jusqu'au bout du voyage ? Quel nom portera-t-il ? (Oui bon, question alacon celle-là, je sais xD). Qu'est devenu Gumo et pourquoi n'a-t-il pas encore donné signe de vie ? Que se passe-t-il à Brâkmar ? Qui sont les envahisseurs (bon ça, je vous le donne en mille aussi hein Razz ) qui continuent d'envahir Brâkmar, la seule cité qui résiste encore et toujours à l'envahisseur ? Toutes les réponses à ces questions (ou presque) dans le prochain épisode du chapitre (que j'éditerais ^^) !
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Heriur
Kido



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MessageSujet: Re: Ménestrelle au félin minois   Ménestrelle au félin minois Icon_minitimeVen 26 Nov - 20:20

(Bon elle arrive quand cette suite ? :p en tant que lecteur de cette jolie histoire qui débute j'exige de connaître l'histoire de Luuzilva ^^ (et une histoire toride avec Hériur Laughing ) (Nausicaa si tu m'entends !!!)).
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Luuzilva
Kwak
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MessageSujet: Re: Ménestrelle au félin minois   Ménestrelle au félin minois Icon_minitimeVen 26 Nov - 20:26

(Mais oui je t'entends, j'ai juste manqué de temps. Je devrais la poster dans la semaine si le temps ne me fait pas défaut d'ici-là Cool J'éditerais ce message si besoin.)
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Heriur
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MessageSujet: Re: Ménestrelle au félin minois   Ménestrelle au félin minois Icon_minitimeVen 26 Nov - 22:16

(ha cool me voilà rassuré ^^. D'ailleurs en lisant ton histoire ça me donne envie d'en écrire une, éventuellement illustrée. Je verrais bien :p)
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Luuzilva
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MessageSujet: Re: Ménestrelle au félin minois   Ménestrelle au félin minois Icon_minitimeMar 20 Déc - 22:58

Voici la suite (mieux vaut tard que jamais, hein Laughing )

Déléca roula soigneusement son parchemin et le couvrit d’un baiser en guise de signature. Gumo la reconnaîtrait bien à l’odeur ou à l’instinct. C’était l’un de ses plus grands atouts.
Une larme roula sur sa joue ronde et charnue, s’écrasa à terre et mouilla sensiblement le parquet en bois verni de l’auberge. Un mois que cette guerre durait. Plus peut-être. Reviendrait-il en vie pour elle ?
Déléca adressa un tendre regard à sa fille et se blottit sous les couvertures, enroulant sa queue touffue autour de ses mains et du nouveau-né. Attendre… Attendre…


¤¤¤

– N’êtes-vous donc que de satanés mauviettes !? beuglait un commandant en armure rouge, juché sur une colline et observant d’un air méprisant le carnage qui se déroulait plus bas.

Les Brâkmariens avaient réussi non sans peine à repousser l’attaque impromptue des Bontariens jusqu’au pont au nord de la ville. Les anges s’étaient retirés dans les landes de sidimote, embusquées le long des pics volcaniques. Leur aura blanche et leurs ailes emplumées les trahissaient cependant car de nombreux démons se taillèrent la part du lion en leur tombant dessus par surprise. Gumo faisait partie de ces soldats chanceux ; son pelage noir corbeau lui permettait de se fondre parfaitement dans le décor.

Sa lame brillait faiblement lorsque le soleil parvenait à darder ses rayons sur elle, et détournait l’attention d’un Bontarien moins entraîné. L’épée de l’Ecaflip fendait l’air en sifflant et s’abattant lourdement sur ses ennemis. Sa fourrure sombre se macula du sang poisseux de ses ennemis. Il poursuivait ses assauts frénétiques en bondissant dans le crépuscule, galvanisé par les encouragements du commandant Oto Mustam qui observait le spectacle du haut de sa colline.

Il n’était pas seul à s’être lancé dans la bataille. Et beaucoup avaient le même objectif que lui : protéger leurs familles et leurs domaines, coûte que coûte. Mais même leurs idéaux ne parvenaient pas à tous les maintenir en vie ; plusieurs démons tombèrent, submergés par le nombre croissant des anges.

Gumo s’arrêta net, la lame brandie encore souillée du sang de l’ennemi qu’il venait d’abattre. Son ouïe perçante venait de lui apprendre qu’il y avait du mouvement au nord des landes. Et ses yeux de chat s’écarquillèrent d’horreur devant le spectacle qui s’offrît à lui quelques minutes plus tard : des centaines, des milliers de guerriers anges dévalaient les pics rocheux dans leur direction ! Une embuscade.


– Repliez-vous ! cria-t-il à ses compagnons.

Quelques-uns l’entendirent et se reculèrent vers la muraille protectrice de la citadelle ténébreuse. D’autres firent mine de ne pas l’entendre et poursuivirent leurs attaques. Ceux-là trouvèrent la mort dans le déluge d’ailes blanches qui s’abattirent sur eux. Gumo s’était replié sur le pont avec ses compagnons d’armes et contemplait le massacre avec horreur.


– Par les plumes du Kwak ancestral !

Un bruit de martèlement sourd le sortit de sa contemplation. Une dragodinde pourpre et ébène fondit sur lui, s’arrêta net. L’Ecaflip se retrouva nez-à-nez avec le commandant de ses armées, l’armure si écarlate qu’elle l’aveuglait presque. Et à en juger par l’air qu’affichait Oto Mustam, il n’était pas content. Pas content du tout.

– Je peux savoir ce que vous faites !? Vous appelez ça vous battre ? tempêta-t-il. J’ai déjà vu des pious avoir plus de jugeote que ça !
– Commandant, plaida doucement Gumo malgré la peur qui le tenaillait, avec tout le respect que je vous dois…
– Encore heureux que mes propres soldats me respectent ! Mais ce que je voudrais surtout, c’est qu’ils combattent ! Pas qu’ils se dégonflent comme deux ronds de gelées bleues !
– Commandant… riposta à nouveau Gumo. Ils sont bien trop nombreux ! Nous allons perdre ! Ou pire… !
– Mauviette jusqu’au bout des moustaches, le chacha. Mauviette ! Tous autant que vous êtes !

Oto Mustam sortit son épée et tourna bride en direction de la mêlée. Sa dragodinde fila aussi vite que le lui permettaient ses deux pattes et percuta un ange de plein fouet dans un cri étranglé. La tête de l’ange vola dans les airs, aussitôt tranchée net par l’épée du commandant.

Recouvrant l’espoir, les soldats repliés se jetèrent à nouveau dans la bataille au grand désespoir de l’Ecaflip qui ne pût que soupirer.

Gumo se retourna, contemplant la ville qui l’avait vu naître, dans laquelle il s’était marié et vivait heureux, loin de tout. Du monde, du bruit, des aventuriers prétentieux. Un coin si paisible. Peu accueillant mais paisible. Sa dernière pensée avant de suivre les autres soldats fut pour sa femme Déléca. Seigneur Ecaflip, dieu tout puissant parmi les Douzes, je vous en conjure ! Gardez ma femme en vie. Permettez-lui de vivre. Je vous offre ma vie en échange.

Un Sacrieur adverse le prit en traître et le transperça de sa lame avant de l’immobiliser plus efficacement par des liens de sang. Gumo extirpa à grand-peine son jeu de cartes de la poche gauche de son pantalon de toile, les battit puis en envoya une vers l’arrière en direction du Sacrieur. La carte fendit les airs tel un boulet de canon et se planta au beau milieu du front du disciple de la déesse du sang et des blessures. Le Sacrieur eut à peine le temps de pousser un cri qu’il s’affaissa sur l’Ecaflip.

Alors qu’il se dépêtrait de ses liens et tentait de retirer l’épée de son abdomen, une flèche s’enfonça dans le bas de son dos, répandant une sensation désagréable de froid. La glace recouvrit sa fourrure comme il se retournait. Au loin, il pût apercevoir un couple de Crâ à la vue aiguisée. L’un d’eux bandait l’arc dans sa direction.

Puis, une ombre lui boucha la vue dans ce chaos d’ombre et de mouvement. Ce fut à un Iop surdimensionné que revint la tâche d’achever l’Ecaflip congelé. Il brandit son énorme épée, puis l’abaissa. Elle siffla l’air puis… ce fut le noir complet.

La glace vola en éclat, dispersée en plusieurs centaines de morceaux de taille variée, et retomba lourdement sur le sol en tous sens, percutant parfois d’autres soldats, qu’ils soient alliés ou ennemis. Le Iop brandit triomphalement son épée vers le ciel et remercia bruyamment sa divinité avant de retourner se jeter dans la mêlée. Il ne restait plus que quelques morceaux détrempés de sang du malheureux Gumo.

¤¤¤

Le messager de Déléca assista à un spectacle sinistre en parvenant aux portes de Brâkmar, empruntant pour cela le raccourci des marécages. Eparpillés sur la lande de sidimote tout autour de lui, des cadavres. Partout. A perte de vue.

Le moral dans les chaussettes, il chercha pourtant le destinataire de la lettre de Déléca. Il questionna les quelques rares survivants mais aucun ne lui répondit. Un coup de vent violent fit s’envoler la lettre. Le messager, haussant les épaules, s’en retourna en Amakna, incapable de supporter ces horreurs encore longtemps. Il inventerait bien une histoire à sa cliente.

La lettre se perdit dans le vent, se coinça dans une ouverture étroite laissée par une clôture et s’effrita avec le temps. Elle n’atteignit jamais son destinataire. Et son expéditeur ne le sût jamais.
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MessageSujet: Re: Ménestrelle au félin minois   Ménestrelle au félin minois Icon_minitime

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